mardi 27 décembre 2011

Moimoi 4ème et dernière partie

Joyeuses fêtes tout le monde! Voici un petit Anubis festif réalisé par ma collègue Zimra pour marquer l'occasion, et la suite et fin du meme à la con (quelle idée de m'embarquer dans des galères pareilles, sérieux)


21. Lorsque vous écrivez, revenez-vous sur vos phrases pour les corriger au fur et à mesure, ou êtes-vous plutôt du genre à ne pas revenir en arrière tant que l’inspiration est là ?

Je préfère tout mettre à plat avant de commencer à chipoter. Si je me mets à questionner ce que j'écris alors que je suis en plein dedans, je me bloque et c'est foutu. Mais une fois que les scènes à écrire sont écrites, je n'ai aucun problème à revenir dessus et à charcuter à l'envi. C'est mieux évidemment quand j'ai un deuxième avis sur la question parce que j'ai parfois trop le nez dedans; c'est là où je peux demander de l'aide à mes merveilleuses collaboratrices. :)

22. Écrivez vous « porte ouverte » (en montrant tout au fur et à mesure à vos lecteurs), ou « porte fermée » (en ne montrant rien tant que le point final n’a pas été posé, et la relecture effectuée) ?

Porte fermée, mais si on considère mon job, c'est quand même un peu normal, je veux pas me foutre de la gueule des gens non plus. Après, la blague, c'est qu'à l'heure où j'écris ces lignes, le scénar du tome 1 de Mytho est encore à l'écriture et on en publie malgré tout des chapitres au fur et à mesure dans Tchô! le mégazine, donc je sais pas si ça compte comme "porte ouverte"... c'est pas comme si on savait pas où on allait, en même temps.
23. Avez-vous un planning d’écriture où vous échelonnez votre production à venir ?

Bien sûr! Il se présente comme suit:

Pré-deadline


Deadline





Post-deadline



(ad lib.)

24. En moyenne, combien de fois revenez-vous sur un texte pour le corriger ?

En général ça se finalise en deux ou trois fois, peut-être cinq au grand maximum pour les textes qui me donnent un peu de fil à retordre; mais au bout d'un moment, faut bien finir par balancer le truc pour qu'il soit imprimé et que des gens le lisent. Si je me mets à repasser trente fois sur un même texte, les mots finissent par ne plus avoir de sens, la vie elle-même semble dérisoire et il ne reste plus qu'à se jeter du haut d'un pont. Sans compter qu'à trop corriger un texte il y a toujours le risque qu'il en perde son âme. Donc, corriger, c'est bien, mais à un moment donné faut se calmer et se résoudre à ne plus toucher à rien.

25. Parlez-vous de ce que vous écrivez à vos proches et amis non écrivant ?

Hahaha "non-écrivant", on dirait un handicap. Alors déjà, pas à ma famille, déjà qu'ils n'entravent que couic au medium de base, si je commence à rentrer dans les détails on aura pas fini. Quant à mes amis, il y a de fortes chances pour que je les saoûle avec mes projets en effet, parce qu'en général, je bosse avec. Parfois je me plains dans des recoins secrets d'Internet de telle scène ou de tel personnage qui me fait des misères. Mais la plupart du temps je suis excitée comme une puce et il faut surtout que je me retienne de ne PAS parler de mes projets en cours à tout le monde et au premier venu, et ça, c'est vraiment la partie la plus frustrante du boulot. Parce que je suis convaincue que chaque série sur laquelle je travaille est DE LA PURE BOMBE DE BALLE (bah oui, quel intérêt de faire ce boulot à la con sinon?).

26. Bêta-lisez-vous ? Si oui, cela influence-t-il votre manière d’écrire ? Si non, pourquoi ?

Oui. J'adooore donner mon avis. Après il faut être près à encaisser mes critiques, mais tout dépend de l'ambition de la personne qui fait appel à moi: si elle aspire à quelque chose de pro, j'aurais tendance à être pointilleuse et un peu abrupte. Si c'est juste pour de l'écriture récréative, je serais évidemment plus indulgente et laisserais passer plus de choses.
Ça m'influence dans le sens où arriver à mettre le doigt sur ce qui coince dans l'œuvre de quelqu'un d'autre, ça m'aide parfois à avoir les idées plus claires pour les miennes et à essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

27. Quel a été votre premier récit abouti ?

Ah, voilà quasiment l'unique raison pour laquelle j'ai voulu faire ce meme: j'avais 12 ou 13 ans, et ma vie collégienne n'était pas très jouasse. Disons-le sans ambages, j'étais la tête de turc de service en 5ème, et il y avait en particulier un groupe de petits salauds dans ma classe qui me faisaient la vie dure, façon teen movie américain, avec la reine du collège (qui avait redoublé et qui avait donc de plus gros seins que le reste des filles), le cancre casse-couille, le tombeur de ses dames, et leurs suiveurs.
C'était l'époque des Chair de Poule et autres romans d'horreur pour ado, et mon auteur préféré dans la veine était Christopher Pike: lui non plus n'avait pas dû passer une adolescence rigolote, parce que dans ses romans il arrivait toutes sortes de choses horribles (et plutôt jouissives) à ce genre de rois du lycée. Mon premier récit abouti aura donc été un pastiche des œuvres de Christopher Pike, sobrement intitulé "BLOOD" (sic), où j'étais une Mary-Sue self insert, et où mes connards de camarades de classe transformés en personnages fictifs se faisaient dézinguer au fur et à mesure de façon de plus en plus inventive et avec de plus en plus de tripailles. Inutile de dire qu'à la fin ma Mary-Sue était la seule survivante (enfin, elle, et le chanteur des Savage Garden qui était très épris d'elle -- on le comprend). J'ai imprimé tout le bazar (ça devait faire, quoi, 30 pages sous Word en police 14? Autant dire l'intégrale de la Comédie Humaine pour moi à l'époque) sur l'imprimante à jet d'encre familiale, ça a pris des plombes et ça a vidé la cartouche de noir, mais j'étais vraiment super fière de moi. En plus imprimé comme ça avec douze typos différentes, une pour le titre, une pour le sous-titre, une pour le nom de l'auteur (moi!!1!!11!!) et plusieurs au fil du texte, le résultat ressemblait à quelque chose de tout à fait professionnel. Je ne sais pas où sont les épreuves de ce chef-d'œuvre perdu aujourd'hui, elles ont dû faire une combustion spontanée tellement le monde n'était pas prêt à accueillir un tel monument littéraire.
Je vous raconte ça ici avec dérision, évidemment, n'empêche qu'à l'époque je pense que c'est ce qui m'a permis de survivre à mes années de collège (c'est allé mieux après, heureusement, et je ne suis pas devenue une psychopathe)(enfin... j'me comprends).

mardi 1 novembre 2011

Moimoi 3ème partie

12. La question maudite : et vos tics d’écriture, pouvez-vous nous en parler ?

...
Enfoirés!
Hmmmm ma mère m'a toujours dit que la marque d'un mauvais style était d'user de trop d'adjectifs qualificatifs, donc en français je fais gaffe de ce côté-là. Quand j'écris en anglais, par contre, j'ai une sale tendance à mettre des adverbes partout et à rajouter des expressions phatiques très orales comme "well" ou "you know" en guise de virgules... j'ai un très mauvais style en anglais.

13. Êtes-vous auteur de fanfictions ? Si oui, quels fandoms ? Si non, pourquoi ?

Mouahaha, oui! Quelques-unes dans le fandom de Glee (Puck/Kurt) et plusieurs dans le fandom de Sherlock (Sherlock/John, what else?). Le tout en anglais, parce que les fandoms en français en-dehors de Narutal et Harry Potter sont excessivement peu fréquentés, et comme je me fous pas mal de Narutal et Harry Potter... N'empêche que ça me fatigue un peu la tête d'écrire en anglais.



14. Si l’un de vos scénarii venait à être publié, et à avoir un succès fou, verriez-vous les fanfictions inspirées de votre récit d’un bon œil ?

Deux mots: FUCK. YEAH.
Et puis aussi, been there, done that: on a toute une communauté LJ autour de Geek & Girly, avec des fics vraiment super classes; et on a même lancé un concours OFFICIEL de fanfictions, alors plus d'endossement que ça, je sais pas ce qu'il vous faut.
Après si ce sont des fics de cul, je préfère quand même que les persos aient l'âge légal de consentement.

Pis c'est pas comme si on slashait déjà nos propres persos comme des porcasses, hein...

15. Pouvez-vous écrire plusieurs textes à la fois ?

Pfffffff... je... j'essaye. Je devrais. Mais je suis très monomaniaque et j'ai du mal à compartimenter. Pis faut voir que les histoires sur lesquelles je bosse ont des univers et des personnages vraiment très différents, et j'aimerais qu'ils le restent; le pire qui puisse arriver selon moi serait que tout se mélange et que des personnages d'une histoire à l'autre finissent par avoir la même "voix". Par ailleurs, quand je bosse sur un projet, j'ai besoin de m'en imprégner et de m'immerger complètement dedans au préalable avant de me mettre à écrire. Du coup, je bosse sur plusieurs projets, oui, mais pas en même temps, plutôt par phases, et il faut que je me remette à chaque fois dans l'ambiance et l'esprit du projet avant de commencer. Pas pratique, mais je pense que c'est important pour la qualité.

16. Avez-vous des bêta-lecteurs « attitrés » ?

Quand j'écris des fics, oui, ne serait-ce que pour corriger mes fautes de grammaire anglaise ^^ Sinon avec mes collaboratrices on a recours à des beta-lecteurs surtout quand on sent que les pages ne marchent pas et qu'on est à court d'idées pour les améliorer. Les premiers chapitres de Mytho ont eu droit à des beta-lectures successives et intensives, parce qu'on voulait que tout soit vraiment compréhensible et fluide. Sachant qu'en bédé, les meilleurs beta-lecteurs sont ceux qui n'en lisent pas d'habitude: si ce qu'on fait marche pour eux, c'est que du coup ça marchera pour n'importe qui.

17. Lorsque vous écrivez, écoutez-vous de la musique ?

Oui; la plus efficace pour bosser étant la mythique (à bien des égards) B.O. de Conan le Barbare par Basil Poledouris. Je l'ai tellement écoutée que j'en ai développé un réflexe pavlovien; dès les premières notes de "Anvil of Crom", je suis immédiatement en mode travail, ça me vient tout seul. Autre excellente musique de travail, la B.O. du film de Sherlock Holmes par Hans Zimmer, et pour des scènes d'action ou les scènes un peu légères/joyeuses, la B.O. de How To Train Your Dragon par John Powell. Ce sont les trois albums que je me mets en boucle quand je bosse. Et sinon quand je travaille sur Geek & Girly, en général je me mets cette playlist que j'ai concoctée sur Deezer et qui est pour moi la B.O. de ce qui serait l'adaptation en film de G&G (oué bon on peut rêver hein!).




18. Pouvez-vous écrire partout ?

Pour peu qu'on me laisse tranquille, oui. Je peux surtout écrire dans les transports: métro, train ou avion, où je peux être assise et concentrée (et où je me fais chier); j'écris mal si je suis dans un parc ou à la plage.

19. Est-ce que vos lectures influencent votre manière d’écrire ?

Je suppose que oui. HunterxHunter reste une de mes influences majeures, c'est indéniable, de même que les Watchmen; en matière de structure de scénario, ce sont mes autres alpha et omega, au même titre que FMA et Princess Tutu mentionnés plus haut. Ceux-là sont les indélogeables, ceux vers lequels je reviens sans cesse. A cela s'ajoute, en surface, les séries télé que je m'enfile les unes à la suite des autres et qui m'influenceront temporairement. Ouran Host Club, Gossip Girl et The Big Bang Theory ont eu un gros impact sur Geek & Girly, par exemple. Et si Mytho a pour base mon admiration pour le boulot de Gaiman (Sandman et American Gods), Soul Eater la série de Bones adaptée du manga éponyme a eu aussi une énorme incidence sur le traitement général de l'histoire.







20. Êtes-vous du genre à partir d’une idée, écrire, et prévoir le scénario en chemin, ou à tout planifier avant de commencer l’écriture, même si par la suite vous devez dévier de votre synopsis ?

La deux, Jean-Pierre. Hahaha "partir d'une idée et prévoir le scénario en chemin", z'êtes ouf, je suis une vieille control freak, je stresse comme une malade si je ne sais pas où je vais. Je ne planifie pas exactement "tout", ceci dit. Pour la plupart de mes scénars, j'ai l'idée de départ, la conclusion, et les événements majeurs qui amènent à cette conclusion. Parfois j'ai des scènes au hasard que je veux absolument intégrer à l'histoire et qui s'intercalent "quelque part au milieu"; ce sont en général des scènes qui gravitent autour de la construction d'un personnage, où il ou elle fait un truc trop classe, ou douloureux, ou qui montre une facette inconnue de sa personnalité, ou sa façon de penser... Dans les zones de flou entre, il peut arriver qu'un personnage sorte de l'ombre et me prenne moi-même par surprise; ça a été le cas sur Rhapsody, où soudain le personnage d'Endreas, le majordome des Malenkov, a complètement volé une scène du tome 1 sans que je le prévoie par avance... évidemment, quand ça arrive, ces personnages-là deviennent vite mes chouchous, parce que j'adooooore me faire surprendre.

jeudi 6 octobre 2011

Moimoi 2ème partie

06. À quelle vitesse écrivez-vous ?

Haha. Heu. Lentement? Peut-être? Je ne sais pas. En fait je passe par de longues périodes d'inactivité et de procrastination, et puis je m'y mets d'un coup. Donc en temps effectif je sais pas ce que ça rend. J'ai tendance à beaucoup penser en amont et concevoir le déroulement des scènes dans ma tête; une fois que ce boulot-là est fait, écrire c'est vraiment pas le plus dur. Le tout est de commencer.



07. Qu’est-ce que vous ne pouvez vous empêcher de mettre dans vos textes ?

Dans les archétypes de personnage, les pétasses. Il me faut au moins une pétasse. Un personnage féminin flamboyant à la Tyra Banks qui ne se gêne pas pour dire aux gens leurs quatre vérités, et qui fait passer sa Very Importante Personne avant tout. Surtout il ne faut pas croire qu'une pétasse est pour moi un personnage négatif, au contraire. Ce que j'aime chez la pétasse, c'est qu'elle est très directe et qu'elle s'assume. J'aime les personnages qui ne compliquent pas les choses inutilement et qui savent ce qu'ils veulent dans la vie.


Dans les archétypes d'histoire, j'aime les drames familiaux et les relations conflictuelles entre parents. Une famille est une drôle de chose dans l'absolu; quand leurs membres s'entendent bien, c'est tant mieux pour tout le monde, mais il s'agit quand même d'un groupe d'individus qui peuvent avoir des intérêts qui clashent et des cheminements personnels bien distincts, qui sont forcés d'un point de vue social de cohabiter, de s'entraider et, si on pousse un peu, de s'aimer, sur la base qu'ils partagent le même sang. On ne choisit pas sa famille, dit-on, et ce seul fait est pour moi une source de fascination et d'inspiration infinie.



08. Papier-stylo ou Word-clavier ?

Quand je note mes idées, papier-stylo. Je vais parfois écrire des dialogues entiers sur papier aussi, mais je suis très cradasse dans mon écriture, et les cahiers que je remplis sont invariablement bourrés de ratures, d'astérisques renvoyant à d'autres bouts de texte griffonnés sur une autre page, de flèches anarchiques pointant vers des notes dans les marges et les coins de page... J'ai intérêt à passer tout ça au propre sous Word tant que je me souviens de ce que tout ce fatras veut dire. Il m'est arrivé de relire mes notes pour des vieux projets, eh ben je serais bien emmerdée si je devais retrouver le sens précis de tout ça maintenant.
J'aime bien écrire sous Word, parce que ça me donne l'illusion que je suis quelqu'un de propre et d'ordonné.



09. Quel thème ressort de l’ensemble de votre production écrite ?

J'en distingue au moins cinq, dont deux "couples" de thèmes qui vont ensemble: l'incompréhension et l'incommunicabilité, le deuil et la transformation, et la rédemption. Pour le premier, je pense qu'il est à la base de n'importe quelle histoire: le quiproquo, le fait que le message ne passe pas, et ensuite un conflit en résulte. Chez moi, cela est représenté souvent par un personnage qui est en porte à faux par rapport à un système, à la société, à sa famille... Il se retrouve en marge car on ne le comprend pas. Parfois il peut s'agir de personnages qui ne se comprennent pas mutuellement, comme Quentin et Mathilde dans Geek & Girly. Quant à l'incommunicabilité, pour moi cela implique que l'autre est un mystère et le restera à jamais. On ne peut pas avoir accès à ses pensées, peu importe à quel point on l'aime. L'amour peut-être un moyen de transcender ce mur inexpugnable, mais ça reste un moyen imparfait. Au final, quelqu'un peut dire quelque chose et penser le contraire, ou se mentir à lui-même, et ce n'est pas parce qu'une parole est dite qu'elle est vraie. J'ai souvent recours à ce procédé en fiction; le lecteur a tendance à croire que lorsqu'un personnage parle, il dit ce qu'il pense; pour moi, on peut avoir un million de raisons de dire quelque chose, mais le souci de véracité n'en fait pas forcément partie.
Pour le deuil et la transformation, ce sont des thèmes qui m'ont toujours hantée. Et je n'entends pas "deuil" au seul sens morbide du mot: pour moi le deuil est ce qui aide à franchir une étape et aller de l'avant. C'est l'acceptation du changement, du fait que rien n'est éternel. Pour moi, on peut faire le deuil de toutes sortes de choses: le deuil d'une idée, le deuil d'un sentiment, le deuil d'un objet... Il peut être un long processus, où les choses stagnent et pourrissent avant de se renouveler. Il est le réflexe qui permet d'évoluer, ce qui est vital chez un personnage selon moi. J'ai besoin d'écrire des personnages qui évoluent, qui changent d'idées, en le payant parfois au prix fort.
Enfin, la rédemption. J'aimerais vider ce mot de toute connotation chrétienne; il ne s'agit pas de sens moral et de quête d'un pardon pour ses péchés: pour moi la rédemption s'accomplit lorsqu'on est en accord avec soi-même, quand on parvient à s'accepter tel qu'on est, ce qui permet ensuite de parvenir à vivre avec soi-même. C'est, proprement, le "deviens ce que tu es" nietzschéen. Le créateur qui m'influence le plus pour ce thème particulier est... Joss Whedon (encore lui). Étant athée, et un athée intelligent de surcroît, Whedon parvient à éviter le piège de verser dans la chrétienté lorsqu'il parle de rédemption, et je crois que c'est ce que tous ses personnages cherchent, à un degré ou à un autre: vivre en accord avec eux-mêmes.



10. Que corrigez-vous en ce moment ?

Quelques dialogues dans Mytho... histoire qu'ils soient parfaitement clairs et immédiatement compréhensibles. Le problème étant que ça peut vite devenir lourd et pataud quand on cherche à être trop explicite, et trouver un juste milieu n'est pas une mince affaire.



11. En tant qu’auteur (et non lecteur), préférez-vous écrire des nouvelles ou bien des romans ?

En tant qu'écrivain, je préfère écrire des nouvelles. Je suis venue au monde de la littérature par ça d'ailleurs; je sais pas si je pourrais tenir l'écriture d'un roman tout entier. En tant qu'auteur de bédé, les histoires courtes ou les one-shots c'est pas trop mon rayon. J'aime m'étaler, avec des personnages et une histoire qui se construisent au fur et à mesure, avec une longue chronologie et un background fouillé... Je ne sais pas pourquoi c'est une tendance qui s'inverse comme ça d'un medium à l'autre.

12. Avez-vous des épiphanies créatives ?

Oui, en général sous la douche ou juste au moment où je m'apprête à dormir, quand je suis déjà au lit et que j'ai éteint la lumière. Autrement dit, quand je n'ai pas de papier et de crayon à portée. Il m'est arrivé de sortir immédiatement de la douche ou de rallumer la lumière et de bondir hors du lit juste pour noter une idée ou une réplique que je ne voulais surtout pas oublier.

samedi 1 octobre 2011

Mytho en kiosque!

Comme c'est dit dans le titre, le chapitre 1 de Mytho, le shônen mythologique signé de Rachel Zimra et moi-même, sort en kiosque et dans tous les bons relais presse aujourd'hui! Vous le trouverez dans Tchô! le mégazine n°150 du mois d'octobre, qui est un spécial magie:

Et l'intérieur est encore mieux:



Courez vite l'acheter et nous dire ce que vous pensez de ce premier chapitre!
Et un petit bonus pour l'occase, un meme super classe avec notre adorable personnage principal réalisé par Rachel:

dimanche 25 septembre 2011

Atelier SFR : les photos!

Les deux ateliers Geek & Girly qui se sont tenus hier à l'espace SFR rue Tronchet ont été, on peut le dire, un franc succès: les participants ont été réactifs, agréables et bourrés d'inventivité et d'originalité, l'échange a été super riche! Nephyla et moi on s'est vraiment éclatées, et si c'est à refaire, on le refera avec grand plaisir!

Je signale au passage que les premières pages du tome 3 de Geek & Girly sont enfin dispos sur le blog officiel de la série, foncez:

http://geekandgirly.blogspot.com/

Et pour donner aux absents une idée de l'ambiance samedi, voici quelques photos:

D'abord la très belle expo Geek & Girly réalisée par Nephyla (elle restera en place jusqu'à la fin de l'événementiel SFR, soit jusqu'au 28 septembre):



Et voici l'espace super design où a eu lieu l'atelier. Avant l'arrivée des participants, Nephyla se prépare mentalement au combat sur le canap':




Vers la fin de l'atelier, Nephyla a réalisé une performance live: retranscrire et synthétiser à sa façon le personnage de Lovelove Highschool conçu par les participants:





jeudi 22 septembre 2011

Moimoi


Le premier chapitre de Mytho sortira en prépub dans le Tchô! Mag 150, pour le mois d'octobre (qui est aussi le mois de mon anniversaire, wou-hou!), alors chopez-le chez votre relais presse et n'hésitez pas à nous donner vos impressions, à Rachel et moi!
Vous pouvez le faire ici, ou sur le Facebook officiel de Mytho (qu'on alimente assez régulièrement avec toutes sortes de trucs cools) ou sur le Tumblr qu'on vient d'ouvrir (mais qui est uniquement en anglais lui par contre).

Et sinon, il est à nouveau venu le temps de

Remplir Inutilement Ce Blog Avec Un Questionnaire Trouvé Sur Internet!!!

C'est parti pour le meme de l'écriture que plein de gens ont fait il y a trois siècles, et moi je m'y mets avec ma ponctualité habituelle:

01. Qu’écrivez-vous en ce moment ?

J'ai mis la plupart de mes gros scénars du moment derrière moi; en ce moment, je boarde le chapitre 3 de Mytho tome 1. Dans les trucs à écrire incessamment sous peu, il y a Rhapsody tome 2 (qui s'intitulera Scaramouche! Scaramouche!), Geek & Girly level 03 stage 2, et évidemment Mytho tome 2 (mais pas avant l'année prochaine :P ). J'ai quelques scénars de doujins aussi à écrire, en espérant que je trouve le temps pour.
Et sinon j'ai toujours ma chronique qui paraît chaque mois dans le Lanfeust Mag, "La Sale Page de la Geekette", illustrée par ma complice Nephyla.

02. Quel est le registre d’écriture (comique, tragique, horreur, humour, etc.) dans lequel vous êtes le plus à l’aise ?

Je dirais tous (au fait, questionnaire, faudra que tu m'expliques la différence entre "comique" et "humour"), dans l'idéal. Je préfère en général le registre comique, puisque c'est comme ça que je communique le plus souvent, mais je suis aussi une drama whore, comme on dit: j'adore la tragédie. Le mieux c'est d'arriver à mixer les deux; le créateur qui y arrive le mieux à mon sens est Joss Whedon. Il sait utiliser toutes les nuances d'humour possibles (premier, second degré, calembours, sarcasme, ironie, humour grinçant, humour noir...), et parfois au détour d'une blague il est capable de vous plomber la bonne humeur générale avec une grosse révélation tragique horrible, ce qui rend évidemment le contraste encore plus saisissant, et qui choque d'autant plus. En tout cas, mon but à moi en tant qu'auteur est d'arriver à faire les histoires les plus complètes possibles, et ça m'emmerderait de m'enfermer dans un seul registre. Le seul registre dans lequel je ne serais sans doute pas à l'aise serait le registre de l'horreur; je me sentirais trop intimidée par les gens qui m'auront précédée, avec un niveau d'excellence que je ne pense pas atteindre (comme, au hasard, disons... Junji Ito).

03. Thé, café, jus d’orange, de carotte, chocolat chaud… buvez-vous quand vous écrivez ?

Du thé; je ne bois pas de café, et le chocolat chaud c'est trop lourd sur l'estomac. Le thé est calmant, inspirant et extrêmement agréable. Je n'en bois pas trop souvent quand j'écris par contre, pour deux raisons: primo, j'aime le thé, et je trouve dommage de le laisser refroidir dans les moments où je suis trop prise par l'écriture (d'ailleurs, au passage, on ne réchauffe pas une tasse de thé, et surtout pas au micro-ondes, malandrins); deuzio: un geste malheureux est vite arrivé, et les claviers aluminium Mac sont merveilleux mais coûtent la peau du cul.

04. Vers quel genre de récit (imaginaire, polar, épistolaire) vous tournez-vous le plus naturellement, lorsqu’une idée vous vient ?

Je dirais "imaginaire", je suppose. J'aime bien construire des mondes avec des règles particulières qui les régissent, en faisant en sorte que tout soit bien cohérent. Mes deux inspirations principales pour mes scénars, mes pierres d'angles, mon alpha et mon omega, ce sont les séries animées FullMetal Alchemist (la première série, celle de 2002, pas cette merde de Brotherhood) et Princess Tutu. Si les dessinatrices avec lesquelles je travaille connaissent (ou, mieux encore, en sont fans), je dois dire que ça me facilite beaucoup le travail. Nephyla connaît les deux et en est fan aussi. J'ai forcé Rachel à regarder les 51 épisodes de FMA quand on était encore en train de construire Mytho ensemble parce qu'elle ne connaissait pas; quand on bossait sur Pomi Pomi Pilulu je lui ai offert les deux coffrets de Princess Tutu, et quant à Kappou, je les lui ai achetés et envoyés par la poste alors qu'elle entamait tout juste la réalisation du premier tome de Rhapsody. Oui, bon, je suis peut-être un peu dingo sur ce coup-là, mais au final, il n'y a que peu de scénars à moi que je ne base pas sur ces deux séries, donc je considère ça comme un investissement, surtout pour les gens avec lesquels je veux travailler sur le long terme. Le point commun de ces deux œuvres est que leur histoire principale part d'un principe fondateur (la loi de l'échange équivalent pour FMA, le conte du prince et du corbeau pour Princess Tutu) et s'échine ensuite à mettre à mal ce principe, en faisant beaucoup souffrir les persos principaux au passage et en ébranlant fortement leurs convictions. Et ça j'avoue que c'est un mode opératoire que je goûte tout particulièrement.

05. Avez-vous un moment privilégié pour écrire dans la journée ?

La fin d'après-midi. Le matin si j'arrive à me motiver suffisamment, mais c'est dur, le matin. Fut un temps où j'écrivais comme une dingue aux petites heures de la nuit, mais je suis trop vieille pour ces conneries, maintenant, surtout si je veux me ménager un rythme régulier. Si je me mets à déconner avec mes heures de sommeil, je le paye cher les jours qui suivent et j'ai du mal à m'en remettre. On rajeunit pas, hein.

La suite dans un autre post, un autre jour. Quel suspens, mon dieu, quel suspens.

samedi 3 septembre 2011

Geek & Girly tome 3 (si si!)

Geek & Girly reprend, les amis!

Comme vous le savez, Soleil avait décidé d'arrêter la publication de la série après le tome 2, mais comme Nephyla et moi sommes des warriors et qu'on veut que les lecteurs aient la suite de l'histoire, on vous la donne avec la force de nos petits bras, parce qu'on ne les baisse jamais!

Le stage 1 du level 03 (soit le chapitre 1 du tome 3) sera publié en ligne le 24 septembre 2011 (soit deux ans presque pile après la parution du tome 1, qui était le 23 septembre 2009! Heureuse coïncidence!) à cette adresse:

http://geekandgirly.blogspot.com/


N'hésitez pas à y faire un tour en attendant pour vous familiariser avec l'endroit, Nephyla s'est vraiment déchirée pour en faire un site absolument superbe!


Pourquoi le 24 septembre? Parce que c'est aussi à cette date que Nephyla et moi-même animerons un atelier au Studio SFR rue Tronchet, juste derrière la Madeleine. Le premier chapitre de Geek & Girly 3 sera consultable en avant-première sur des iPads qui seront à disposition sur place.

Pour vous inscrire à l'atelier (il ne reste plus beaucoup de places nous a-t-on dit, donc dépêchez-vous), cliquez sur l'image ci-dessous:


Mais si vous ne pouvez ou ne voulez pas vous inscrire, passez quand même faire coucou, ça nous fera plez! ^^

mercredi 4 mai 2011

Vestimentaire, mon cher Watson

Donc, comme je disais, ceci est un petit complément au post sur la mode masculine. Je vais vous parler de mon obsession maladive des, euuuuuuh... dix derniers mois (ouh pinaise, tant que ça??? O___o) Oui, je vais vous parler de Sherlock, l'adaptation de l'œuvre de Sir Arthur Conan Doyle repimpée par les compères Moffat et Gatiss au goût du 21ème siècle pour la BBC. Plus précisément, je vais vous parler des costumes et des looks "signature" dans Sherlock, qui sont pour moi extrêmement représentatifs de la classe anglaise en matière de mode masculine et qui ont été pensés de façon tellement intelligente que les créateurs de la mini-série ont réussi, à travers le style, à rendre leur version de Sherlock Holmes au moins aussi iconique et aisément reconnaissable que la représentation habituelle du personnage.

Car voilà, qui dit Sherlock Holmes dit au moins trois choses, dans l'imaginaire populaire: le deerstalker hat, la pipe et la loupe. N'importe qui vous reconnaîtrait en tant que Sherlock Holmes même si votre déguisement ne se composait que de ces trois accessoires. On peut d'ailleurs dire sans trop se tromper que c'est la définition même d' "iconique".








C'est bon, vous reconnaissez, tout le monde suit? Bon, on continue.

Sherlock: le chara-design


Il existe un épisode pilote de Sherlock d'une durée de 30 minutes qui n'a pas été diffusé à la télévision, mais a été inclus dans le DVD de la saison 1. Cet épisode était sensé convaincre la BBC de financer le reste de la série; les producteurs ont cependant été suffisamment fins pour demander à Moffat et Gatiss de refaire l'épisode, mais en changeant le format à 90 minutes, et en leur donnant beaucoup plus de sousous.
On peut voir dans cet épisode pilote une sorte de "brouillon" du premier épisode diffusé de la série, A Study In Pink. On y constate que le personnage de John Watson ne changera pratiquement pas par la suite, que ce soit dans la personnalité ou le style vestimentaire; celui de Sherlock Holmes subira par contre quelques aménagements, on peut même parler d'un véritable "chara-design".

Sherlock et John version pilote

La coupe de cheveux:



Même si Benedict est délicieux (comme à son habitude), le côté iconique n'y est pas encore: couleur de cheveux d'un entre-deux bruns, coupe courte, plus ou moins informe et passe-partout. La version définitive de A Study In Pink est sans conteste beaucoup mieux:



Il gagne une coupe romantique, un tantinet androgyne qui convient bien à l'ambiguïté inhérente au personnage, et des boucles luisantes d'un noir profond que Lord Byron ne renierait pas: ça donne une silhouette tout de suite reconnaissable au personnage, et souligne son côté poète échevelé. D'ailleurs ces boucles deviennent même un accessoire de jeu pour Benedict qui ne perd pas une occasion de s'écheveler encore plus lorsque Sherlock est irrité ou en pleine réflexion:

Parce que qu'est-ce que serait un vrai génie sans cheveux fous qui rebiquent dans tous les sens?

Je vous le demande un peu, nom de Zeus.

Le style vestimentaire


Là non plus, pas très au point dans le pilote. Sherlock y porte entre autres des jeans

Ce qui, bien que cela mette bien en valeur le joli p'tit cul de Benedict et sa silhouette svelte comme ceci:

(Hubba hubba!)

Ça ne contribue pas exactement à rendre le personnage super classe; ça le rendrait même plutôt commun, à vrai dire.

Dans les épisodes officiels de la série, Sherlock gagne des chemises impeccablement coupées -- Dolce & Gabbana, rien que ça -- aux couleurs (beaucoup plus) flatteuses, qui mettent en valeur son teint de porcelaine -- souvenez-vous de l'aubergine shirt of pure sex:

Juste pour rappel, hein

Au col perpétuellement déboutonné, raccord, encore une fois, avec le côté romantique/poète en vadrouille. Et on ne le verra jamais sans costard (Spencer Hart s'il vous plaît), sauf en période de relâche comme ci-dessous, lorsqu'il n'a pas de criminels à traquer (à son grand désarroi):


Notez malgré tout la robe de chambre de soie bleue qui montre que même lorsque Sherlock chôme et a la loose, sa vanité, sa part d'hédonisme et ses forts accents aristocratiques demeurent.

De l'épisode pilote, il garde uniquement le désormais légendaire et très seyant Belstaff (je reviens sur ce merveilleux manteau un petit peu plus bas), mais ici agrémenté d'une écharpe indigo, flatteuse elle aussi, et présente dans tous les fanarts concernant le personnage:

Et voilà le design complet et définitif de Sherlock: les boucles, l'écharpe, le costard, le manteau; iconification réussie.

Comme le dit si bien cette icône trouvée sur Livejournal (difficile de faire plus iconique qu'une icône):


Le Belstaff vintage: le manteau, la légende

Mi-cape de Batman, mi-costume de magicien qui flappe-flappe de façon théâtrale derrière lui où qu'il aille -- et dieu sait que Sherlock ne dit pas non à tout ce qui est théâtral -- le manteau de Sherlock est devenu une véritable légende et a défrayé la chronique en Angleterre, de GQ magazine à The Independent en passant par le Guardian, tout le monde en aura parlé, tout en consacrant dans leurs colonnes l'expression "Sherlock chic".

Non seulement Benedict fait honneur au manteau et le porte extrêmement bien, mais apprenez que ce vêtement possède également une histoire particulière qui contribué à faire grimper sa cote de fétichisme vestimentaire: il s'agit d'un manteau vintage de la très très British marque Belstaff; un modèle baptisé le Milford, dont il n'existe que quatre exemplaires dans le monde, et dont deux exemplaires appartiennent à la production de la série.
Depuis, la maison Belstaff, pas stupide et flairant la bonne affaire, a ressorti un manteau à peu près similaire pour sa collection automne/hiver. Ainsi les fans et les fashionista peuvent faire l'acquisition de leur propre "Sherlock coat" pour la coquette somme de 1 350 livres sterling -- somme qui ne décourage pourtant pas grand monde, apparemment, puisque la rumeur veut qu'à peine le premier épisode diffusé, une liste d'attente impressionnante était déjà dressée.
Et le Milford a tellement séduit dans le fandom qu'il a même eu droit à sa propre fanvid; sans aucun doute la seule fanvid au monde qui pose les bases d'un genre pornographique nouveau, le Coat Porn:

http://humansrsuperior.livejournal.com/159351.html

Les accessoires

Les accessoires font aussi l'icône. Je le disais plus haut, la version canonique a rendu l'image populaire de Sherlock Holmes indissociable de sa célèbre loupe de détective; aussi la version BBC lui rend-t-elle hommage avec cette petite loupe de poche, plus discrète mais tout aussi efficace:


De son ancêtre victorien, Sherlock a hérité également du Stradivarius


Jusque là, rien que de très conventionnel, mais la petite touche en plus de Gatiss et Moffat aura été de pourvoir le personnage, dès sa scène d'introduction, d'une cravache qui sera par la suite à la base de bien des fanfictions, voyez plutôt:

Les fangirls approuvent et adorent, emballé c'est pesé, la cravache fait désormais partie intégrante de l'univers et la personnalité de Sherlock Holmes. Encore une fois, rien de mieux qu'une icône pour résumer tout ça:

L'iconique Dr. John H. Watson

Pas de Roméo sans sa Juliette, pas de Tristan sans sa Yseult, pas de Sherlock sans son John.
Et si le fandom s'est pris d'amour pour le "Sherlock chic", elles fondent toutes face au style vestimentaire câlin de Watson version BBC. Vous ne verrez guère de fanarts du personnage qui ne comportent soit le célèbre "cable-knit oatmeal-coloured jumper" (pull à grosses mailles couleur porridge )



Ou le plus célèbre encore "stripy jumper", le pull à rayures noires et blanches façon maillot de rugby traditionnel

Jusqu'ici, on n'attribuait au Watson canonique que la moustache, et le chapeau melon; comme par exemple ici chez Kate Beaton:


On ne peut pas dire que cela en révèle beaucoup sur la personnalité du bon docteur, à part peut-être le chapeau melon qui peut laisser penser à un caractère un peu conservateur, faisant de Watson l'incarnation du cliché d'Anglais par excellence.
Dans la version BBC, foin de moustache victorienne ou de bowler hat: on lui donne une coupe de cheveux militaire, des vêtements de petit vieux, un peu usés, aux couleurs ternes, qui trahissent chez le personnage un certain côté désabusé autant qu'un sens pratique marqué. Contrairement à Sherlock, John n'est pas là pour faire joli. Et s'il provoque des envies effrénées de câlins chez les fangirls avec son apparence de vieux nounours abandonné dans une décharge, eh bien, personne ne s'en plaindra.
John a aussi droit à ses accessoires, dès sa scène d'introduction:


Un mug portant le symbole de la RAMC, le corps médical de l'armée royale, posé à côté de la pomme illustrant le proverbe anglais "An apple a day keeps the doctor away" -- "une pomme par jour éloigne le médecin" (proverbe que Winston Churchill complétait par "...à condition que l'on vise bien." haaaahahaha); ainsi, résumés sous nos yeux, nous avons là le passé militaire de John, ainsi que son statut de docteur, souligné par la pomme, symbole de son conservatisme, son côté traditionnel (puisqu'il suit un adage populaire à la lettre) en même temps qu'un certain souci automatique de sa santé, presque par réflexe: il mange une pomme non par goût mais par devoir. Il s'agit là, de toute évidence, d'une vieille habitude dont il ne peut se défaire.
Pour clore en beauté ce petit chapitre sur John Watson, je vous propose une mini-rétrospective de quelques-unes des tenues qu'il arbore dans la série sous le coup de stylet de l'immense Polly Guo:

http://pollums.livejournal.com/144915.html

Secondaire, peut-être, mais stylé quand même


Le propre frère de Sherlock Holmes ne pouvait décemment pas échapper à ce souci de caractérisation par l'élégance, qui est décidément un des points forts de la série. Ainsi Mycroft Holmes, dont Sherlock dit qu'il incarne le gouvernement britannique à lui tout seul, porte des trois-pièces en tweed et ne se sépare pas de son "brolly", le parapluie qu'on croirait sorti tout droit de Chapeau Melon et Bottes de Cuir:


Ç'aurait dû suffire à poser le personnage de Mycroft en tant que pur produit anglais AOC, mais la facétieuse costumière de la série, Sarah Arthur, ne s'est pas arrêtée là, jugez plutôt (et cliquez pour voir en plus grand):


Des parapluies jusque sur la cravate. Ça c'est du souci du détail ou je ne m'y connais pas!

Ainsi se conclut (pour de bon cette fois) mon exposé sur la mode masculine à travers ce petit supplément sur Sherlock, j'espère que ça vous a plu.

Et n'oublions pas le plus important: tous ces vêtements, c'est cool, c'est stylé, c'est très bien, mais le mieux, c'est encore quand ces messieurs les enlèvent...!

N'est-ce pas.