mercredi 15 avril 2009

Sous influence(s) - 1

Je sais pas trop avec quoi updater ce blog, finalement, alors je vais vous parler des artistes qui influencent beaucoup mon travail (en attendant de trouver mieux). Ça ne se fera pas tout à fait par ordre de préférence, c'est difficile d'établir une hiérarchie, en fait.
Le premier dont je vais parler, c'est surtout parce que c'est mon obsession de fangirl du moment:


Ce petit bonhomme rondouillard et amateur de caoutchouc (non, pas dans le sens que vous croyez) est un des créateurs les plus prolifiques et les plus icôniques des années 90-2000 - et pourtant, vous n'avez pas dû souvent voir sa tête: il s'agit de Joss Whedon, papa de Buffy, Angel, mais aussi de Firefly/Serenity, Dr Horrible et Dollhouse; scénariste, réalisateur, compositeur, auteur de comics - un type bien.

Je n'étais pourtant pas fan de Buffy quand j'étais ado, d'abord parce que j'étais snob et que je m'étais convaincue que je n'aimais pas la "culture de masse", et surtout parce que j'ai rarement eu l'occasion de voir plus de deux épisodes à la suite. Récemment, grâce à deux amies mordues, j'ai pu (re)découvrir ce que j'avais manqué: un des manifestes les plus jouissifs de la culture pop de ces deux dernières décennies, le chant d'amour le plus vibrant à tous les geeks, nerds, parias, losers de la planète, un grand-oeuvre tentaculaire réunissant tous les produits fantasmagoriques de l'inconscient collectif (car oui, un des thèmes qui me fascinent le plus et me donnent le plus matière à penser, c'est l'inconscient collectif; j'y reviendrai).

Buffy et Angel sont des séries assez uniques, tellement complètes qu'il est difficile de leur attribuer un genre ou un ton particulier. Elles mêlent premier et second degré, drame et comédie, tragédie et sitcom, kitsch et lyrisme, le tout servi avec une bonne dose de sadisme envers les personnages principaux qui sont là pour s'en prendre plein la face (ce qui, j'en ai l'intime conviction, pose la meilleure des bases pour une bonne histoire), un amour inconditionnel pour les sidekicks qui pètent leur classe, et enfin une générosité débordante qui est la caractéristique principale des plus grandes et belles séries B.

Whedon n'hésite pas à aller dans tous les sens, aux frontières du mainstream, expérimentant comme personne avant lui (tout le monde aura été traumatisé (en bien) par le fameux épisode "Once more with feeling"/"Que le spectacle commence!" en français, l'épisode "comédie musicale" de Buffy, par exemple).
Ses thèmes de prédilections sont, je l'ai dit, les losers, les geeks, les bras cassés (c'est dans les premiers épisodes de Buffy qu'on trouve une phrase qui fera date, d'ailleurs prononcée par Willow: "Nerds are in!"/Les nerds sont dans le coup!), les freaks qui n'arriveront jamais vraiment à trouver leur place dans la société. Whedon affectionne aussi particulièrement les clichés, et s'amuse perpétuellement à les contourner, les tordre, les salir, les tailler, les pervertir ou les rehausser; car les clichés font partie d'un fond commun à l'humanité et sont forcément symptômatiques de quelque chose. En les trifouillant de la sorte, Whedon met à jour un pan du fameux inconscient collectif et en extrait l'humaine moëlle.

Buffy est blanche, blonde, mince, cheerleadeuse, elle serait le visage parfait de l'Amérique qui a la win, sauf qu'elle est tout aussi marginale que les autres, ado, perdue, et perpétuellement déchirée par les grands thèmes communs à tout super-héros qui se respecte: le devoir et les idéaux de justice versus la réalité concrète, les compromis, les nuances de gris, le fait d'être bêtement humain. Angel explore d'ailleurs les mêmes thèmes, en version "double négatif".

Car la question principale, la pierre d'angle du Buffyverse est : qu'est-ce qu'un héros?

La galerie de personnages variés et psychologiquement complexes que propose Whedon représente autant de réponses différentes à cette question fondamentale; des réponses parfois paradoxales et profondément ambiguës, avec des personnages comme Spike ou Faith. J'ajoute, même si ça n'a pas grand chose à voir, que Lorne dans Angel est un de mes persos préférés toutes séries confondues.

Oui, lui !

Outre l'intérêt que je porte au fond de ses créations, l'autre raison pour laquelle je respecte Whedon à la vie à la mort est sa dévotion et sa passion pour son art. Plus de sous pour faire une huitième saison à Buffy? Qu'à cela ne tienne, il poursuit l'aventure en comics: c'est qu'il a des choses à raconter, et il lui faut aller jusqu'au bout! Angel ne marche pas tant que ça non plus? Whedon s'en fiche, il y va de sa poche.
Et quand l'année dernière survient la grève des scénaristes à Hollywood, Whedon se ronge les sangs, il veut créer, mais ce n'est pas possible. Alors il rassemble tous ses copains, et en six jours il écrit et réalise la tragi-comédie musicale Dr Horrible's Sing-Along Blog d'une main en composant les chansons de l'autre. Ensuite, avec un budget essentiellement composé de pièces de cinq centimes et de boutons de manchette, c'est parti pour 43 minutes de bonheur en 3 actes, disponibles gratuitement sur Internet au cours du mois de Juillet 2008.


"Whether this has any impact on the Internet is unclear to me. It will be something that hasn't been done. And although some people came up with a plan on how to monetize this right away, our first priority was to put this out. We do it for the fans, we do it as an advertisement for itself and for just this culture, this idea of people who are doing something smaller scale but hopefully in such a way they can reach a lot of people. And maybe then it can make us an eleven-ty kadillion dollars. Or maybe it won't."
(Joss Whedon en 2008)


Autrement dit : bonjour, nous sommes des gros geeks, venez vous amuser avec nous!

Au final, Dr Horrible est une petite merveille d'OVNI filmique, avec une B.O. entraînante, poignante, drôle, douteuse, mélancolique - liée par ce je ne sais quoi, la "patte" Whedon, qui confère un caractère unique aux idées les plus éprouvées.

Une autre bonne raison de regarder Dr Horrible est le fabuleux Nathan Fillion, soit le commandant Malcolm Reynolds de la série Firefly, un autre bijou signé Whedon (une de mes séries préférées au monde), qui a connu un destin tragique, encore une fois faute d'audience: une saison et ce fut plié, Whedon eut tout juste le droit de faire un film, Serenity, histoire de clore la série - film qui fit un flop lui aussi, évidemment (il faut dire qu'il bénéficiait aussi d'une des affiches les plus moches qu'il m'ait jamais été donné de voir dans le métro parisien).

Le cast le plus cool de tous les temps

Pourtant, Firefly est pour moi la plus grande réussite artistique de Whedon: univers extrêmement cohérent et bien posé comme David Twohy a pu le faire pour Riddick (lui aussi, il va falloir que j'y revienne. Plus tard), personnages réussis, attachants, hauts en couleurs, parmi lesquels il n'y en aurait pas un seul à jeter (après concertation avec Nephyla, il apparaît que TOUS sont nos préférés, impossible de se décider, même le vaisseau on l'adore), réalisation aussi impeccable et sans fausse note que le storytelling (aaaah le dantesque épisode 9...), des répliques et un humour qui font mouche à tous les coups, enfin une aura générale de classe et de badassery, avec de la camaraderie virile et des moments de coolitude absolus, du gunfight, des duels à l'épée, des catins renégates, des cheveux frisés qui font peur, des mains gantées de bleu qui font peur, des fous furieux de l'espace, de grands moments de loose, bref, tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un space-opera-western-romantico-cybersteampunk signé Whedon.

Même si vous n'aimez pas Angel et Buffy, s'il n'y a qu'une série de Joss Whedon à regarder, c'est celle-ci. Allez-y, vous me remercierez après.

Nathan Fillion est shiny! *0*


P.S. qui n'a presque rien à voir avec Whedon:
Nathan Fillion a aussi participé au projet PG Porn de James Gunn, des courts métrages drôlatiques qui mettent en scène les situations les plus galvaudées des films pornos... la scène de sexe en moins. C'est très drôle, regardez, et pas la peine d'éloigner les enfants ^0^

mercredi 1 avril 2009

お誕生日おめでとう、クラヴィエ君!

J'ai pas posté depuis longtemps, mais j'avais une bonne raison, c'est juste depuis ce jour néfaste où un ENFOIRÉ de chez la Société bandedevioleursdepoules Générale m'a appelée pour me pourrir la vie et m'a tellement énervée que j'ai renversé du café sucré sur mon beau et cher clavier alu Mac qu'il est quand même assez casse-bonbons à nettoyer et en plus après j'ai passé une journée de merde que j'ai fini au lit à lire Lady Georgie (c'est nul, au fait, ne lisez jamais Lady Georgie quand vous êtes déprimé).

BREF.

Tout ça pour dire que tout le monde s'en fout mais j'ai un nouveau clavier, c'est la fête, même qu'il s'appelle Jayne (j'ai hésité entre Conan, Riddick et Jayne, mais Conan et Riddick c'est un peu trop grillé tout de suite). Je voulais lui donner un nom badass (si si, Jayne est un nom badass, je vous assure) pour lui assurer une vie plus longue et plus de robustesse que l'autre clavier qui n'avait jamais vraiment été baptisé.

Danse de la joie pour fêter ça!