mardi 27 décembre 2011

Moimoi 4ème et dernière partie

Joyeuses fêtes tout le monde! Voici un petit Anubis festif réalisé par ma collègue Zimra pour marquer l'occasion, et la suite et fin du meme à la con (quelle idée de m'embarquer dans des galères pareilles, sérieux)


21. Lorsque vous écrivez, revenez-vous sur vos phrases pour les corriger au fur et à mesure, ou êtes-vous plutôt du genre à ne pas revenir en arrière tant que l’inspiration est là ?

Je préfère tout mettre à plat avant de commencer à chipoter. Si je me mets à questionner ce que j'écris alors que je suis en plein dedans, je me bloque et c'est foutu. Mais une fois que les scènes à écrire sont écrites, je n'ai aucun problème à revenir dessus et à charcuter à l'envi. C'est mieux évidemment quand j'ai un deuxième avis sur la question parce que j'ai parfois trop le nez dedans; c'est là où je peux demander de l'aide à mes merveilleuses collaboratrices. :)

22. Écrivez vous « porte ouverte » (en montrant tout au fur et à mesure à vos lecteurs), ou « porte fermée » (en ne montrant rien tant que le point final n’a pas été posé, et la relecture effectuée) ?

Porte fermée, mais si on considère mon job, c'est quand même un peu normal, je veux pas me foutre de la gueule des gens non plus. Après, la blague, c'est qu'à l'heure où j'écris ces lignes, le scénar du tome 1 de Mytho est encore à l'écriture et on en publie malgré tout des chapitres au fur et à mesure dans Tchô! le mégazine, donc je sais pas si ça compte comme "porte ouverte"... c'est pas comme si on savait pas où on allait, en même temps.
23. Avez-vous un planning d’écriture où vous échelonnez votre production à venir ?

Bien sûr! Il se présente comme suit:

Pré-deadline


Deadline





Post-deadline



(ad lib.)

24. En moyenne, combien de fois revenez-vous sur un texte pour le corriger ?

En général ça se finalise en deux ou trois fois, peut-être cinq au grand maximum pour les textes qui me donnent un peu de fil à retordre; mais au bout d'un moment, faut bien finir par balancer le truc pour qu'il soit imprimé et que des gens le lisent. Si je me mets à repasser trente fois sur un même texte, les mots finissent par ne plus avoir de sens, la vie elle-même semble dérisoire et il ne reste plus qu'à se jeter du haut d'un pont. Sans compter qu'à trop corriger un texte il y a toujours le risque qu'il en perde son âme. Donc, corriger, c'est bien, mais à un moment donné faut se calmer et se résoudre à ne plus toucher à rien.

25. Parlez-vous de ce que vous écrivez à vos proches et amis non écrivant ?

Hahaha "non-écrivant", on dirait un handicap. Alors déjà, pas à ma famille, déjà qu'ils n'entravent que couic au medium de base, si je commence à rentrer dans les détails on aura pas fini. Quant à mes amis, il y a de fortes chances pour que je les saoûle avec mes projets en effet, parce qu'en général, je bosse avec. Parfois je me plains dans des recoins secrets d'Internet de telle scène ou de tel personnage qui me fait des misères. Mais la plupart du temps je suis excitée comme une puce et il faut surtout que je me retienne de ne PAS parler de mes projets en cours à tout le monde et au premier venu, et ça, c'est vraiment la partie la plus frustrante du boulot. Parce que je suis convaincue que chaque série sur laquelle je travaille est DE LA PURE BOMBE DE BALLE (bah oui, quel intérêt de faire ce boulot à la con sinon?).

26. Bêta-lisez-vous ? Si oui, cela influence-t-il votre manière d’écrire ? Si non, pourquoi ?

Oui. J'adooore donner mon avis. Après il faut être près à encaisser mes critiques, mais tout dépend de l'ambition de la personne qui fait appel à moi: si elle aspire à quelque chose de pro, j'aurais tendance à être pointilleuse et un peu abrupte. Si c'est juste pour de l'écriture récréative, je serais évidemment plus indulgente et laisserais passer plus de choses.
Ça m'influence dans le sens où arriver à mettre le doigt sur ce qui coince dans l'œuvre de quelqu'un d'autre, ça m'aide parfois à avoir les idées plus claires pour les miennes et à essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

27. Quel a été votre premier récit abouti ?

Ah, voilà quasiment l'unique raison pour laquelle j'ai voulu faire ce meme: j'avais 12 ou 13 ans, et ma vie collégienne n'était pas très jouasse. Disons-le sans ambages, j'étais la tête de turc de service en 5ème, et il y avait en particulier un groupe de petits salauds dans ma classe qui me faisaient la vie dure, façon teen movie américain, avec la reine du collège (qui avait redoublé et qui avait donc de plus gros seins que le reste des filles), le cancre casse-couille, le tombeur de ses dames, et leurs suiveurs.
C'était l'époque des Chair de Poule et autres romans d'horreur pour ado, et mon auteur préféré dans la veine était Christopher Pike: lui non plus n'avait pas dû passer une adolescence rigolote, parce que dans ses romans il arrivait toutes sortes de choses horribles (et plutôt jouissives) à ce genre de rois du lycée. Mon premier récit abouti aura donc été un pastiche des œuvres de Christopher Pike, sobrement intitulé "BLOOD" (sic), où j'étais une Mary-Sue self insert, et où mes connards de camarades de classe transformés en personnages fictifs se faisaient dézinguer au fur et à mesure de façon de plus en plus inventive et avec de plus en plus de tripailles. Inutile de dire qu'à la fin ma Mary-Sue était la seule survivante (enfin, elle, et le chanteur des Savage Garden qui était très épris d'elle -- on le comprend). J'ai imprimé tout le bazar (ça devait faire, quoi, 30 pages sous Word en police 14? Autant dire l'intégrale de la Comédie Humaine pour moi à l'époque) sur l'imprimante à jet d'encre familiale, ça a pris des plombes et ça a vidé la cartouche de noir, mais j'étais vraiment super fière de moi. En plus imprimé comme ça avec douze typos différentes, une pour le titre, une pour le sous-titre, une pour le nom de l'auteur (moi!!1!!11!!) et plusieurs au fil du texte, le résultat ressemblait à quelque chose de tout à fait professionnel. Je ne sais pas où sont les épreuves de ce chef-d'œuvre perdu aujourd'hui, elles ont dû faire une combustion spontanée tellement le monde n'était pas prêt à accueillir un tel monument littéraire.
Je vous raconte ça ici avec dérision, évidemment, n'empêche qu'à l'époque je pense que c'est ce qui m'a permis de survivre à mes années de collège (c'est allé mieux après, heureusement, et je ne suis pas devenue une psychopathe)(enfin... j'me comprends).