dimanche 14 avril 2013

Le manga made in France


Coup de gueule que j'ai posté sur Facebook mais que je trouve suffisamment important pour le reposter ici, en espérant que qui de droit tombe dessus:

Un sympathique débat sur "le manga made in France" avec l'ami Balak (entre autres) en invité. Par contre, il y a une ombre au tableau, et elle est de taille: pour animer ce débat... que des mecs. 
Que. 
Des. 
Mecs. 
De prime abord, j'ai trouvé ça étonnant, et même un peu attristant. Mais en y réfléchissant, je trouve ça carrément révoltant en fait. 

"Une belle brochette d'experts", hein? Pink Diary de Jenny s'est vendu à 12 000 exemplaires, a été un des premiers mangas français sur le marché et demeure quasiment le plus gros succès du genre à ce jour. Ont-ils pensé à inviter Jenny? Patricia Lyfoung est une auteure à très gros succès très influencée par le manga. Pas de Patricia à l'horizon. Aurore est une auteure extrêmement connue, elle illustre régulièrement les affiches de Japan Expo, elle s'est récemment lancée dans l'aventure de la publication en ligne, et elle est partie pour avoir le même succès qu'ailleurs. Aurore es-tu là? Ah tiens non. Rann? Rafchan? Nephyla? Zimra? Non? Personne? 

Et ça n'a pas dérangé les gens qui ont fait cette émission? Ils ne se sont pas dit qu'ils manquait un point de vue essentiel à leur débat? Connaissent-ils seulement l'existence des auteures que j'ai citées ou s'en foutent-ils complètement? N'ont-ils pas honte de n'avoir pas trouvé UNE SEULE gonzesse à faire participer à leur bouzin, ne serait-ce que pour sauver la face?

Soyons clairs: le marché du manga est un gros marché parce qu'il y a des lecTRICES de manga. Parmi les plus gros scores en France on retrouve des shôjo: Nana et Fruits Basket. Et même au niveau shônen, si One Piece, Bleach et autres Naruto font d'aussi grosses ventes, c'est parce qu'une bonne grosse partie des bouquins sont achetés par des meufs (incroyable mais vrai! Les meufs ça lit AUSSI des shônen, HOLY SHIT!). Mais dans les médias mainstream, on continue de faire semblant que les filles ne comptent pas. Que les geekettes et les otakettes ça n'existe pas. Qu'elles n'ont pas leur mot à dire. Et de toute évidence, les auteures ne méritent pas qu'on leur demande leur avis sur le "manga made in France" alors qu'elles ont un poids et une influence énorme sur le marché. Ce n'est peut-être pas suffisant pour Game One? On est "expert" et on a un avis à donner seulement si on a un pénis? 
Sur ce coup-là, et malgré toute la sympathie que j'ai en général pour lui, Marcus ne gagne pas de bons points auprès de moi.

Shame on you, Game One.

4 commentaires:

  1. Mais si les mecs portent du rimel et du vernis, ça compte ?

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  2. révoltant c'est le mot, j'ai découvert le manga Pink Diary à l'époque dans le magazine witchmag quand j'étais au collège, j'ai attendu avec impatience ce premier shojo français et je l'ai dévoré du début à la fin. Personnellement quand on me parle manga français c'est à Jenny que je pense en premier. Je m'étais d'ailleurs beaucoup inspirée d'elle pour dessiner. C'est déplorable que les filles ne soient pas reconnues comme des participantes importantes de la culture manga en France.

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  3. Ha ! je suis TELLEMENT D'ACCORD AVEC TOI è_______é

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  4. OUais, y'a Vanyda aussi. Et puis bon, c'est marrant, parce que des mecs qui font du manga en France, y'en a pas des caisses, en revanche.

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