mardi 19 mai 2009

Mieux connaître, comprendre et cuisiner son dessinateur

J'ai bossé un certain temps dans une maison d'édition de bandes dessinées, où je devais entre autres rédiger des biographies d'auteurs. Pour ce faire, il fallait que je les appelle ou leur envoie un mail en leur posant des questions, quel est votre parcours (en général, seules deux solutions possibles, soit : j'ai toujours voulu toute ma vie faire ça et j'ai fait des études d'art, soit : je suis tombé dedans par hasard au détour d'un chemin parce que faut dire qu'à la base j'ai un DEUG de Physique-Chimie), quelle est votre source d'inspiration, votre couleur préférée, slip ou caleçon, blablabla.

Une des questions qui me paraissaient vraiment importantes était : "comment avez-vous travaillé en collaboration avec votre dessinateur/scénariste?".

En général, on me répondait "par mail". La plupart ne s'étaient rencontrés qu'une fois dans leur vie, au cours d'un festival, et puis roule ma poule. Ou alors ils ne s'étaient absolument jamais rencontrés et parfois même ne parlaient pas la même langue, alors ils s'échangeaient des mails en Babel Fish.

Srsly, wtf, dudes.

Aujourd'hui je n'arrive même pas à concevoir comment c'est possible.
Evidemment, chaque scénariste BD bosse différemment et je ne suis personne pour donner des conseils, mais j'ai une amie en ce moment qui va se lancer dans cette fabuleuse aventure qu'est le scénario de bande dessinée, et je commence à considérer ce blog "pro" comme mon Lettres à un Jeune Poète, sauf que je ne suis pas un autrichien gay.

...du XIXème siècle. Pas un autrichien gay du XIXème siècle.

C'est mieux.

Bref, les blagues avec les photos à la con trouvées sur Google Images mises à part, vous, jeunes auteurs de bédé en herbe, tendez l'oreille des yeux : je vous en conjure, bossez avec vos dessinateurs. Rencontrez-les, sympathisez, rencontrez-vous encore, parlez de l'oeuvre, trouvez un souffle commun et pondez quelque chose de vraiment bien de cette façon.
Là je parle en tant que scénariste : la personne en face, qui tient le crayon, est un être humain sentient. Pas une machine bien pratique dans laquelle on insère une feuille de scénar, et hop, y'a la planche qui correspond qui en sort. J'ai remarqué, en observant un peu le milieu, qu'on considérait trop souvent les dessinateurs comme des "faiseurs de pages", et que le "cerveau" du tandem était le scénariste. Cela vient sans doute de la tendance très française qui date des années 70 à vouloir absolument un "Auteur" unique ou du moins prépondérant sur chaque Oeuvre.

Pour moi, ça n'a rien à voir avec Krang et Shredder, c'est pas une histoire de cerveau et de sous-fifre exécutant.

-"Krang, j'ai lu ton scénario, là, et franchement, des tortues mutantes élevées par un rat géant maître de kung-fu dans les égoûts, perso, je trouve ça un peu capillo-tracté. -Ta gueule Shredder et fais-moi ces putains de planches!"

Scénaristes, votre dessinateur a énormément à vous apprendre. D'accord, c'est votre histoire, c'est votre scénar, vous avez des trucs à dire; vous tenez à ça, vous voulez garder le contrôle sur votre bébé en plantant vos ongles dedans. C'est normal.
Mais croyez-moi, ce qui risque de sortir de là au final aura beaucoup plus d'impact si vous faites taire Gollum en vous et laissez votre dessinateur exprimer aussi son opinion sur la chose. (et ne vous inquiétez pas, ça ne va pas non plus amoindrir votre rôle et vous faire vous sentir inutile)
Evidemment, je ne dis pas de tout céder et d'accepter la moindre de ses idées; si vous avez une vision, vous devez vous y tenir sans l'abâtardir ou aller dans tous les sens, mais votre dessinateur peut beaucoup contribuer à cette même vision, si vous arrivez à lui faire partager, à le convaincre que l'histoire dans laquelle vous l'embarquez sera la meilleure possible, et vous pourrez construire quelque chose ensemble.

Ça ressemble beaucoup à une demande en mariage, hein?

Au final, c'est un peu ce que c'est. Raconter une histoire pour moi est quelque chose d'extrêmement intime et puissant. La raconter à deux demande de faire confiance à l'autre personne et surtout de partager un certain esprit commun, sans parler d'un équilibre des forces. Si la métaphore du mariage vous semble un peu trop déviante, voyez-le comme... des partenaires de catch, disons.

Pas sûr que ça soit moins déviant, finalement.

Mon expérience de scénariste a commencé quand on a monté le projet Kama avec Nephyla : pendant trois ans (TROIS), elle est venue chez moi, nous en avons discuté longuement, débattu, avons eu des accrochages, des fulgurances... au final nous en sommes toutes deux venues à vouloir défendre ce projet à la vie à la mort.
Evidemment, je ne pourrais jamais repasser trois ans rien que sur l'élaboration d'un seul projet de BD, mais ça m'a appris à vraiment travailler avec une autre personne, parfois à la comprendre et parfois à la convaincre - et si c'était à refaire, je le referais sans sourciller.
Je crois aussi très fort qu'il faut proposer la bonne histoire au bon dessinateur. Virtuellement, un bon dessinateur peut tout dessiner, mais il ne sera jamais aussi excellent qu'en travaillant sur quelque chose qu'il aime et qui le fait personnellement tripper. Et pour découvrir ce qui fait bouger son monde, parlez, parlez, parlez. On a tendance à dire, dans ce métier, que si on l'a choisi, c'est pour pas avoir à s'emmerder avec d'autres gens; dans une certaine mesure, c'est vrai, c'est un boulot de vieux loup solitaire (les moins indulgents diraient : "d'autiste").
Mais dans les faits, il faut savoir communiquer. C'est la base même de ce qu'on fait, en tant que conteur. Alors même si vous êtes pas doué pour ça (communiquer, je veux dire), ben faut apprendre.
Faute de quoi il y a de fortes chances pour que vous vous retrouviez avec une oeuvre schizophrène, avec vous qui racontez votre truc tout seul dans votre coin, un dessinateur peu concerné, et une histoire qui n'aura pas atteint toute sa potentialité parce qu'au sein de votre tandem, vous ne vous serez pas poussés l'un l'autre jusqu'au maximum de vos capacités.

Hop, et un billet exagérément épique et plein de bons sentiments, un!


P.S. : Si vous vous interrogez sur le titre de ce billet qui peut effectivement paraître bizarre aux non-initiés, sachez simplement que c'est en hommage à un site très drôle qui aujourd'hui n'existe plus : "Mieux connaître, comprendre et cuisiner son chat", par l'excellent Renaud Amevet, un monsieur avec qui j'avais eu un long échange de mails, dans mon jeune temps.
Quelques extraits ont été sauvés des limbes de l'Internet par les fans : vous pouvez les lire ici et , si ça vous intrigue. Lisez aussi "A Tribute to Renaud Amevet" tant que vous y êtes, qui réunit quelques autres textes drôlatiques rescapés du site perso du bonhomme.

vendredi 15 mai 2009

Pimp my geek

"'Agad, 'agad, j'arrive à le faire sans mon écarteur de doigts!"
(Ce gland de Gégé Abrams)

"Geek" le magazine est dans les kiosques depuis aujourd'hui, même que cette fois j'ai pas eu à me taper une grosse teuhon pour l'obtenir.

Petite anecdote : mon estimé colloc m'avait parlé de la sortie de ce mag, prévue pour mi-avril, en principe.

Le 28 avril, donc, je sors de la fac, il fait beau, et je décide de me le procurer, parce que je suis comme ça, moi, je lis des magazines et tout.

Tout de suite donc, retranscription de cette expérience mystique :


1er essai (kiosque à journaux, vendeur qui a la cinquantaine) :


-"Bonjour, vous avez un magazine qui s'appelle... hurm... "Geek"?

-QUOI?

-"GEEK".

-GUIQUE? *air consterné*

-Ça s'épelle G.E.E.K.

-Ça parle de quoi?

-Euh. Les euh, fans d'informatique, de... de culture... populaire...?"


FAIL

2ème essai (relais presse, vendeur qui a la vingtaine) :

-"Bonjour, vous avez un magazine qui s'apelle "Geek", ça s'épelle G.E.E.K.?

-GEEK G.E.E.K.? O______O

-Enfin ça s'épelle comme ça, oui.

-Ça parle de jeux vidéos? Avec Street Fighter en couverture?

-Euh, non. Enfin, ça parle de jeux vidéos, mais aussi de... de passionnés d'informatique, euh (gnnnn je vais pas m'en sortir)...

-GEEK G.E.E.K.? é____ê

-Enfin ça s'épelle comme ça, oui. (boucle temporelle, 'chier)

-Y'a quoi en couverture?

-JJ Abr... euh, Le créateur de... "Lost"?

-*regard torve*

-Un type qui fait ça

*salut vulcain*

en couverture.

-Euh, nan. Nan parce qu'on avait eu le choix entre deux magazines, celui avec Street Fighter...

-IG magazine?

-Oui, donc y'avait celui-là et l'autre, mais on a pris celui avec Street Fighter parce qu'on savait que ça allait vendre."


EPIC FAIL parce que le vendeur m'a extorqué un salut vulcain sans que j'obtienne quoi que ce soit.

Bon, la blague finale c'est que en fait il était pas sorti.

Mais maintenant c'est bon, je l'ai lu, et c'est plutôt classe, fourni et documenté; j'ai beaucoup apprécié que dans l'édito ils disent d'emblée qu'ils se refuseront à expliquer ce qu'est un geek (ouf!).
Et puis ils ont cité Oz dans l'article sur les loups-garous (ouééééé!!).
Et puis en fait c'est l'adaptation française d'une licence de magazine américain, qui a déjà eu le fabulous Nathan Fillion (aussi connu sous le nom de "le futur père de mes enfants") en couverture

Nathan Fillion : tu ne perds rien pour attendre, mon nounours choupinet d'amour ! Graouh !
("Castle" c'est nul, sinon, même si Nathan c'est le plus bô.)

C'est donc complètement approuvé par moi, même si "Geek le mag", ça me rappelle évidemment quelque chose.

mercredi 15 avril 2009

Sous influence(s) - 1

Je sais pas trop avec quoi updater ce blog, finalement, alors je vais vous parler des artistes qui influencent beaucoup mon travail (en attendant de trouver mieux). Ça ne se fera pas tout à fait par ordre de préférence, c'est difficile d'établir une hiérarchie, en fait.
Le premier dont je vais parler, c'est surtout parce que c'est mon obsession de fangirl du moment:


Ce petit bonhomme rondouillard et amateur de caoutchouc (non, pas dans le sens que vous croyez) est un des créateurs les plus prolifiques et les plus icôniques des années 90-2000 - et pourtant, vous n'avez pas dû souvent voir sa tête: il s'agit de Joss Whedon, papa de Buffy, Angel, mais aussi de Firefly/Serenity, Dr Horrible et Dollhouse; scénariste, réalisateur, compositeur, auteur de comics - un type bien.

Je n'étais pourtant pas fan de Buffy quand j'étais ado, d'abord parce que j'étais snob et que je m'étais convaincue que je n'aimais pas la "culture de masse", et surtout parce que j'ai rarement eu l'occasion de voir plus de deux épisodes à la suite. Récemment, grâce à deux amies mordues, j'ai pu (re)découvrir ce que j'avais manqué: un des manifestes les plus jouissifs de la culture pop de ces deux dernières décennies, le chant d'amour le plus vibrant à tous les geeks, nerds, parias, losers de la planète, un grand-oeuvre tentaculaire réunissant tous les produits fantasmagoriques de l'inconscient collectif (car oui, un des thèmes qui me fascinent le plus et me donnent le plus matière à penser, c'est l'inconscient collectif; j'y reviendrai).

Buffy et Angel sont des séries assez uniques, tellement complètes qu'il est difficile de leur attribuer un genre ou un ton particulier. Elles mêlent premier et second degré, drame et comédie, tragédie et sitcom, kitsch et lyrisme, le tout servi avec une bonne dose de sadisme envers les personnages principaux qui sont là pour s'en prendre plein la face (ce qui, j'en ai l'intime conviction, pose la meilleure des bases pour une bonne histoire), un amour inconditionnel pour les sidekicks qui pètent leur classe, et enfin une générosité débordante qui est la caractéristique principale des plus grandes et belles séries B.

Whedon n'hésite pas à aller dans tous les sens, aux frontières du mainstream, expérimentant comme personne avant lui (tout le monde aura été traumatisé (en bien) par le fameux épisode "Once more with feeling"/"Que le spectacle commence!" en français, l'épisode "comédie musicale" de Buffy, par exemple).
Ses thèmes de prédilections sont, je l'ai dit, les losers, les geeks, les bras cassés (c'est dans les premiers épisodes de Buffy qu'on trouve une phrase qui fera date, d'ailleurs prononcée par Willow: "Nerds are in!"/Les nerds sont dans le coup!), les freaks qui n'arriveront jamais vraiment à trouver leur place dans la société. Whedon affectionne aussi particulièrement les clichés, et s'amuse perpétuellement à les contourner, les tordre, les salir, les tailler, les pervertir ou les rehausser; car les clichés font partie d'un fond commun à l'humanité et sont forcément symptômatiques de quelque chose. En les trifouillant de la sorte, Whedon met à jour un pan du fameux inconscient collectif et en extrait l'humaine moëlle.

Buffy est blanche, blonde, mince, cheerleadeuse, elle serait le visage parfait de l'Amérique qui a la win, sauf qu'elle est tout aussi marginale que les autres, ado, perdue, et perpétuellement déchirée par les grands thèmes communs à tout super-héros qui se respecte: le devoir et les idéaux de justice versus la réalité concrète, les compromis, les nuances de gris, le fait d'être bêtement humain. Angel explore d'ailleurs les mêmes thèmes, en version "double négatif".

Car la question principale, la pierre d'angle du Buffyverse est : qu'est-ce qu'un héros?

La galerie de personnages variés et psychologiquement complexes que propose Whedon représente autant de réponses différentes à cette question fondamentale; des réponses parfois paradoxales et profondément ambiguës, avec des personnages comme Spike ou Faith. J'ajoute, même si ça n'a pas grand chose à voir, que Lorne dans Angel est un de mes persos préférés toutes séries confondues.

Oui, lui !

Outre l'intérêt que je porte au fond de ses créations, l'autre raison pour laquelle je respecte Whedon à la vie à la mort est sa dévotion et sa passion pour son art. Plus de sous pour faire une huitième saison à Buffy? Qu'à cela ne tienne, il poursuit l'aventure en comics: c'est qu'il a des choses à raconter, et il lui faut aller jusqu'au bout! Angel ne marche pas tant que ça non plus? Whedon s'en fiche, il y va de sa poche.
Et quand l'année dernière survient la grève des scénaristes à Hollywood, Whedon se ronge les sangs, il veut créer, mais ce n'est pas possible. Alors il rassemble tous ses copains, et en six jours il écrit et réalise la tragi-comédie musicale Dr Horrible's Sing-Along Blog d'une main en composant les chansons de l'autre. Ensuite, avec un budget essentiellement composé de pièces de cinq centimes et de boutons de manchette, c'est parti pour 43 minutes de bonheur en 3 actes, disponibles gratuitement sur Internet au cours du mois de Juillet 2008.


"Whether this has any impact on the Internet is unclear to me. It will be something that hasn't been done. And although some people came up with a plan on how to monetize this right away, our first priority was to put this out. We do it for the fans, we do it as an advertisement for itself and for just this culture, this idea of people who are doing something smaller scale but hopefully in such a way they can reach a lot of people. And maybe then it can make us an eleven-ty kadillion dollars. Or maybe it won't."
(Joss Whedon en 2008)


Autrement dit : bonjour, nous sommes des gros geeks, venez vous amuser avec nous!

Au final, Dr Horrible est une petite merveille d'OVNI filmique, avec une B.O. entraînante, poignante, drôle, douteuse, mélancolique - liée par ce je ne sais quoi, la "patte" Whedon, qui confère un caractère unique aux idées les plus éprouvées.

Une autre bonne raison de regarder Dr Horrible est le fabuleux Nathan Fillion, soit le commandant Malcolm Reynolds de la série Firefly, un autre bijou signé Whedon (une de mes séries préférées au monde), qui a connu un destin tragique, encore une fois faute d'audience: une saison et ce fut plié, Whedon eut tout juste le droit de faire un film, Serenity, histoire de clore la série - film qui fit un flop lui aussi, évidemment (il faut dire qu'il bénéficiait aussi d'une des affiches les plus moches qu'il m'ait jamais été donné de voir dans le métro parisien).

Le cast le plus cool de tous les temps

Pourtant, Firefly est pour moi la plus grande réussite artistique de Whedon: univers extrêmement cohérent et bien posé comme David Twohy a pu le faire pour Riddick (lui aussi, il va falloir que j'y revienne. Plus tard), personnages réussis, attachants, hauts en couleurs, parmi lesquels il n'y en aurait pas un seul à jeter (après concertation avec Nephyla, il apparaît que TOUS sont nos préférés, impossible de se décider, même le vaisseau on l'adore), réalisation aussi impeccable et sans fausse note que le storytelling (aaaah le dantesque épisode 9...), des répliques et un humour qui font mouche à tous les coups, enfin une aura générale de classe et de badassery, avec de la camaraderie virile et des moments de coolitude absolus, du gunfight, des duels à l'épée, des catins renégates, des cheveux frisés qui font peur, des mains gantées de bleu qui font peur, des fous furieux de l'espace, de grands moments de loose, bref, tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un space-opera-western-romantico-cybersteampunk signé Whedon.

Même si vous n'aimez pas Angel et Buffy, s'il n'y a qu'une série de Joss Whedon à regarder, c'est celle-ci. Allez-y, vous me remercierez après.

Nathan Fillion est shiny! *0*


P.S. qui n'a presque rien à voir avec Whedon:
Nathan Fillion a aussi participé au projet PG Porn de James Gunn, des courts métrages drôlatiques qui mettent en scène les situations les plus galvaudées des films pornos... la scène de sexe en moins. C'est très drôle, regardez, et pas la peine d'éloigner les enfants ^0^

mercredi 1 avril 2009

お誕生日おめでとう、クラヴィエ君!

J'ai pas posté depuis longtemps, mais j'avais une bonne raison, c'est juste depuis ce jour néfaste où un ENFOIRÉ de chez la Société bandedevioleursdepoules Générale m'a appelée pour me pourrir la vie et m'a tellement énervée que j'ai renversé du café sucré sur mon beau et cher clavier alu Mac qu'il est quand même assez casse-bonbons à nettoyer et en plus après j'ai passé une journée de merde que j'ai fini au lit à lire Lady Georgie (c'est nul, au fait, ne lisez jamais Lady Georgie quand vous êtes déprimé).

BREF.

Tout ça pour dire que tout le monde s'en fout mais j'ai un nouveau clavier, c'est la fête, même qu'il s'appelle Jayne (j'ai hésité entre Conan, Riddick et Jayne, mais Conan et Riddick c'est un peu trop grillé tout de suite). Je voulais lui donner un nom badass (si si, Jayne est un nom badass, je vous assure) pour lui assurer une vie plus longue et plus de robustesse que l'autre clavier qui n'avait jamais vraiment été baptisé.

Danse de la joie pour fêter ça!

mardi 24 février 2009

I my meme mine

Regarde chérie, on est sur Internet!


Et plus précisément sur le blog du Jellycat (j'aime beaucoup ses strips et son humour pince-sans-rire)

Bon, une petite up de G&G au cas où vous n'auriez pas suivi le blog de Nephyla (d'ailleurs c'est très vilain de votre part, bande de canailloux) :

Iiiiiiih Baptiiiiiiiste! <(*0*)>

Et puis pour que ce post ne soit pas qu'un ramassis de citations du travail d'autres gens et pour le justifier un peu, je pique une idée rigolote à Diane, un meme qui circule en ce moment sur LiveJournal: "Le principe est de mettre une citation de tous les Work In Progress qu'on a."

Pour ma part, j'ai une foultitude de textes commencés et que je n'aurai sans doute jamais le courage de finir, mais dans ma grande mansuétude, je ne vais poster ici que ceux qui ont un rapport avec la bédé:

Premièrement une critique des Watchmen que j'avais tenté pour une communauté de reviews de bouquins, j'ai été un peu ambitieuse sur ce coup-là:


Titre de l'oeuvre: Watchmen, les gardiens
Scénariste: Alan Moore
Dessinateur: Dave Gibbons
Editeur français: Delcourt
Résumé de l'oeuvre: Les super-héros existent, c'est un fait. Et leur histoire a connu de nombreux bouleversements depuis que le tout premier d'entre eux, un homme normal, a décidé un beau soir de se déguiser pour mettre la seule force de ses poings au service de la justice et de la paix.
D'abord ils connurent les dérives extrémistes de certains super-héros un peu trop attachés à faire leur travail, puis ils subirent les foudres du gouvernement qui, les jugeant incontrôlables, demanda à ce qu'ils fussent recensés et que leur identité secrète fût dévoilée; enfin, ils durent encaisser l'apparition, traumatisante, de véritables surhommes, comme le Dr Manhattan, scientifique irradié devenu demi-dieu, ou encore Ozymandias, l'homme le plus intelligent du monde.
Les super-héros ne sont plus ce qu'ils étaient, c'est un fait. Mais la mort violente de l'un d'eux, le détestable Comédien, va remuer la boue atroce des souvenirs et réveiller certaines consciences endormies.
Au même moment, le compte à rebours d'une catastrophe imminente a déjà commencé. Certains choisiront de se battre. D'autres préfèreront fuir et s'emmurer, face à eux-mêmes, dans des forteresses de cristal.
Mais tous sont impliqués, tous sont liés, et tous devront faire face... à la pire des tragédies.

Il n'est sans doute pas exagéré de dire que, dans la vaste multitude de comics de super-héros publiés à ce jour, il y a eu un avant et un après Watchmen. Mais c'est encore plus que ça.
Disons plutôt, en toute modestie et en gardant la tête froide, que dans toute l'histoire de la littérature mondiale, il y a eu un avant et un après Watchmen, comme il y a eu un avant et un après Illiade et Odyssée.
Je veux vous parler de l'oeuvre la plus puissante qu'il m'ait été donné de lire, du livre qui a fait exploser l'arrière de mon crâne pour tartiner les murs de ma cervelle encore fumante. Vous pensez qu'une oeuvre de bandes dessinées ne peut pas bouleverser votre vie et votre conception des choses? Enfants que vous êtes.


Je reste assez satisfaite de mon résumé, n'empêche, j'en ai chié pour le rédiger :) Je comprends en revoyant la critique pourquoi je n'ai pas continué, j'avais placé la barre un peu haut quand même, difficile d'enchaîner après ça -__-;;;

Deuxièmement, une tentative d'apologie de HunterXHunter et de review de One Piece, qui a fini par s'avérer beaucoup trop monumentale; faudra vraiment que je me repenche dessus un de ces quatre (hahaha... j'ai pas le teeeeemps T3T):


LES HÉRITIERS DE TORIYAMA
ou L'Humble Review d'une Faible Femme

Introduction très zénérale afin d'aller zau suzet plus zézaiement

1984. Apple lance le premier MacIntosh, Terminator premier du nom est projeté sur les écrans du monde entier, tandis qu'au Japon, une véritable bombe aux répercussions sans précédent se prépare: elle s'appelle Dragon Ball, petit bijou graphique et ovni narratif qui garde jusqu'à aujourd'hui son pouvoir de fascination auprès de tous les publics. Le shounen moderne est né.
42 tankôbon, une série animée de 500 épisodes, et une cargaison de divers produits dérivés plus tard, Akira Toriyama, son créateur, vit désormais de ses rentes et ne fait plus grand chose. L'heure est donc venue de passer le flambeau et de chercher qui, parmi la flopée d'auteurs engendrés du sillage de ce monstre sacré, saura offrir aux lecteurs l'épopée fédératrice de son temps.
Parmi la foule de prétendants au trône, deux candidats sérieux se sont démarqués, tous deux se réclamant ouvertement de Toriyama et lui rendant hommage dans leur série respective.
Le premier, Eiichiro Oda, explose des records de vente à chaque nouveau tome de sa réjouissante fresque pirato-burlesque, One Piece. Le second, Yoshihiro Togashi, best-seller lui aussi avec son chef-d'oeuvre HunterXHunter, mais dont la popularité est entachée aujourd'hui, pour de multiples raisons sur lesquelles nous reviendrons.
De quelle manière ces deux auteurs reprennent-ils ou se jouent des codes du genre imposés par leur prédécesseur et maître pour enfin proposer leur propre modèle, tout en ayant une approche radicalement différente l'un de l'autre?
Le présent article n'a pas pour but de faire un concours de grosses bites entre ces séries que j'adore ou de consacrer définitivement l'un de ces deux auteurs héritier légitime de Toriyama, entendons-nous bien.
Initialement, je ne devais en faire qu'une seule mini-thèse, mais ayant acheté et relu tout HxH récemment, je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de choses à dire dessus, donc mon article se divisera finalement en deux parties:

- HunterXHunter ou Le Fils Prodigue

- One Piece ou Surpasser le Père


Ouééééé!

mercredi 4 février 2009

Angoulême m'a tuer X_____X

Je suis encore dans le pâté de cirage après les quatre jours plombants de festoche, je vais essayer de rassembler les quelques neurones que j'ai de pas grillés pour vous résumer tout ça.

D'abord, pour ce qui est des projets que je devais présenter: hum. Bah en fait j'ai passé quatre jours éreintants, tant physiquement qu'intellectuellement, mais au final j'ai surtout eu l'impression de brasser du vide (en m'agitant beaucoup dans tous les sens). Donc, vous l'aurez compris, peu de résultats probants de ce côté là.

Rien de négatif non plus, et c'est un peu ce qui m'embête. Je m'attendais à un gros coup de coeur ou un gros coup de boule, mais pas "mouof ouais non mais ouais mais non mais en fait ptêt on verra mais c'est pas sûr mais pourquoi pas". Dans ma tête, Angoulême, c'était la deadline, le quitte ou double, et non pas le work in progress.

Du coup, pour tous les projets que j'ai pu présenter là-bas, ça a fini un peu en grand point d'interrogation, à mon grand dam - parce que, très sincèrement, je pensais que tous étaient solides, et que tous sortaient un peu de l'ordinaire: dans ma tête, ils ne pouvaient que se faire descendre ou signer immédiatement. Dans le train du dimanche soir qui m'a ramenée à minuit à Paris, je dois avouer que je n'avais plus la moindre étincelle de combativité en moi (c'est la pauvre Nephyla qui a d'ailleurs pâti tout au long du trajet de mon aigreur de vieux pilier de bar PMU).
La réponse est donc en suspens, mais dès qu'il y aura du nouveau, je vous en ferai part ici même.

Maintenant et avec le recul, c'est bizarrement rassurant lorsque je me dis que, bien qu'étant future-auteure-publiée, tout n'est pas gagné pour moi, et il faut encore que je me batte, pied à pied et en m'accrochant avec les dents, pour voir aboutir ces projets qui, chacun à son échelle, représentent un idéal, pour moi, quelque chose que je voudrais vraiment voir publier un jour.

Et heureusement, je ne suis pas toute seule dans mon coin à le penser: j'ai le grand bonheur, en tant que scénariste, de travailler également avec des dessinateurs exceptionnels, qui sont prêts eux aussi à batailler pour la réalisation de cet idéal, et qui croient vraiment aux histoires que j'ai pu leur proposer. Et ça, ça m'émeut tout plein mon petit coeur sensible de collégienne, sous mes dehors un peu rudes de camionneur serbe avant son café du matin. Allez :

ON AURA LEUR PEAU LES AMINCHES!!! DEATH OR GLORY!!!

Pardon pour cette débauche de grands mots exaltés, c'est mon côté shounen qui se réveille, face à l'adversité. ^^

En-dehors de ça, pour le côté un peu pipole/on se kiffe parce qu'il en faut; le kakemono de Geek & Girly il était GIGANTESQUE (alors que je m'étais attendue à des dimensions un peu plus modestes), merci Audrey, c'était carrément la classe!

Le vigile dubitatif est vendu séparément en option série limitée diesel
(et puis au moins il sert à donner une échelle, pour montrer à quel point le kakemono était GIGANTESQUE!)


Ensuite, merci mille milliards de fois à Florent Maudoux, un des hommes les plus classes du monde (il commence à y avoir de la concurrence dans mon top 3, dites!), pour sa gentillesse et sa générosité à l'épreuve des balles - en plus d'être extrêmement doué ce petit salaud est aimable, à vous en chambouler tout votre système de valeurs saines qui veut qu'on ne peut décemment pas tout avoir dans la vie. Eh ben si.

Je cite: "J'ai oublié toutes mes affaires de dessin à l'hôtel, alors tu tombes mal, je vais te faire ta dédicace au Bic, si ça te dérange pas, je sais c'est pas idéal mais bon, hiiiii pardon ne me frappe pas j'essaye de faire de mon mieux hiiiii pardon yamete kudasai."
Cliquouillez sur l'image pour voir en plus grand cette magnifique dédicace représentant Valkyrie, et puis
, si ce n'est pas déjà fait, courez en hurlant acheter et lire Freak's Squeele, de Florent Maudoux, paru chez Ankama éditions, mécréants!


Un autre mille milliards de mercis à James/Morja/jack in the box pour son soutien transcendant, sa disponibilité et ses critiques constructives: t'es énervant à avoir toujours raison, mec, mais heureusement que tu déchires en plus d'être un mec en or!

Dans la catégorie "heureuses rencontres", j'ai été charmée de faire connaissance avec Aurore - c'est véritablement galvanisant de se retrouver dans la même collection que des gens aussi sympathiques et talentueux! En espérant très fort qu'on aura d'autres occazes de se parler, et un peu plus longuement! ^^
Et puis j'ai aussi découvert quel genre de gars était ce petit enfoiré de Looky: alors laissez-moi vous dire que non content d'être pété de skillz, façon ninja du dessin, et de riprizenter à mort, Val-de-Marne stylee, eh ben Looky il a une personnalité qui poutre aussi sa mère le steak haché de bourricot; drôle, classe et gentil, qu'il est, le gars.
Salaud de jeune.

Enfin, comme en 2007 à la même période, j'ai pu (succinctement) deviser avec Algésiras, qui est décidément un des auteurs de bandes dessinées que je respecte le plus au monde.
Ce fut un grand honneur.

Et en avant pour de nouvelles aventures, maintenant: j'ai encore plus de pain sur la planche que je n'aurais cru! Au boulot, feignasse!

P.S.: Ah, et Melinda Gebbie m'a fait la bise. Mouahahahahaaaaa!